« Est-il possible qu’on puisse encore nier le génocide arménien » s’indignait Jean-Paul Sartre, il y a trente ans.
A Lyon, le 18 mars dernier, des centaines de personnes se sont opposées à l’inauguration d’un lieu de mémoire arménien et cela, en France, pays qui a reconnu officiellement en 2001 le génocide arménien de 1915. Il est de notre responsabilité de faire vivre la mémoire des disparus et le combat pour la reconnaissance des survivants et de leurs enfants. Il est de notre devoir de ne plus jamais permettre que de tels actes soient possibles.
L’Association internationale des historiens des génocides a récemment déclaré que loin de reprocher à un quelconque parlement d’avoir reconnu le génocide, elle demande au Premier Ministre turc Erdogan, de « reconnaître la responsabilité des gouvernements turcs précédents dans la réalisation du génocide des Arméniens, de même que le gouvernement allemand l’a fait dans le cas de l’Holocauste ».
Raphaël VAHE
Extraits du discours de Jean Jaurès Le 3 novembre 1896 à l’Assemblée nationale :
« Puis, lorsque tous ces hommes se sont aperçus que l’Europe restait indifférente, qu’aucune parole de pitié ne venait à ceux qu’ils avaient massacrés et violentés, la guerre d’extermination prenait tout à coup des proportions beaucoup plus vastes. Et ce n’étaient plus de petits groupes qu’on massacrait, mais dans les villes par grandes masses de 3 000 à 4 000 victimes en un jour, au son du clairon, avec la régularité de l’exécution d’une sentence !
Voilà ce qui a été fait, voilà ce qu’a vu l’Europe ; voilà ce dont elle s’est détournée ! »